Entretien avec Roland Bringay et Patrick Nieto, auteurs du nouveau polar de notre collection, "Du Noir chez les rouge et blanc".

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Entretien avec Roland Bringay et Patrick Nieto, auteurs du nouveau polar de notre collection, "Du Noir chez les rouge et blanc".

Comment avez-vous convenu d’écrire un polar à deux auteurs ?  

Patrick : En novembre 2021 lors du salon du livre de Castelsarrasin, Roland Bringay (qui est membre très actif de l’organisation dudit salon) est venu me voir pour me proposer d’écrire à quatre mains un polar dont l’intrigue se déroulerait dans le club de rugby local. Dans un premier temps, j’ai réservé ma réponse, car même si j’avais joué au rugby dans ma jeunesse et que je suivais les matchs retransmis à la télévision, je ne connaissais rien du monde de l’ovalie. 

Mais l’idée a fait son chemin dans ma tête et un jour en tondant ma pelouse, le scénario s’est mis en place. J’ai appelé Roland et nous avons mis en place une organisation de travail. 

Roland : Nous nous sommes rencontrés lors de l’édition 2021 du salon du livre de Castelsarrasin et c’est là lors d’un premier entretien que l’idée de faire à quatre mains un polar sur le thème du rugby a germé. Depuis très longtemps, je souhaitais faire ce polar, je maîtrisais assez bien le rugby mais beaucoup moins les enquêtes policières. Patrick, à contrario est un virtuose des énigmes et connait moins les écrits sur le rugby. Nous pouvions donc être complémentaires ! 

 

Aviez-vous une méthode ou une organisation particulière pour surmonter la difficulté d’écrire à quatre mains ? 

Patrick : Oui. Nous avons décidé que j’écrirai toute la partie enquête et Roland la partie rugby avec le portrait de ces bénévoles qui font vivre les clubs ainsi que le fonctionnement d’un club semi-professionnel. Roland m’envoyait par mail les parties qu’il avait écrites et je les intégrais à l’intrigue. Nous avons énormément correspondu par téléphone et je me suis déplacé deux fois à Castel pour caler certains détails. Et je veux dire qu’au-delà de ce livre, nous avons noué une belle amitié. 

Roland : Dans un premier temps, je me suis plongé dans la lecture de tous les précédents polars de Patrick pour m’imprégner de son style d’écriture et il a lu les deux ouvrages auxquels j’avais participé dans le domaine du rugby. Par la suite, Patrick a pris à bras le corps l’enquête et j’ai écrit les passages plus rugby en essayant de coller à ses écrits. Nous avons beaucoup échangé par téléphone et visio ; puis, nous nous sommes rencontrés pour harmoniser nos écrits respectifs. Ces rencontres ont été très fructueuses, Patrick est une très belle personne et je suis heureux et fier d’avoir travaillé avec lui. Il est devenu un ami proche. 

 

Est-ce que vos personnages sont inspirés de rugbymen célèbres ?  

Patrick : Non, même si nous nous sommes inspirés de plusieurs gloires locales pour dresser le portrait de certains personnages. Notre but était justement de naviguer dans le milieu semi-professionnel pour rendre hommage aux personnes qui donnent de leur temps aux autres pour faire vivre les clubs. Dans notre esprit, il n’a jamais été question de mettre en avant une star de l’ovalie. 

Roland : Les personnages de la partie rugby sont inspirés de l’histoire du club de rugby de Castelsarrasin, le CAC. Ces portraits m’ont été décrits par un très célèbre personnage du rugby local qui y a assumé toutes les fonctions : joueur, entraîneur, président et surtout président pendant 23 ans de l’école de rugby. Ce sont des personnages simples et discrets du rugby d’autrefois avec leurs valeurs morales spécifiques. 

 

Roland Bringay, c’est le premier livre que publiez, qu’est-ce que ça fait d’entrer dans la collection Du Noir au Sud ?   

Je suis très heureux d’entrer dans votre prestigieuse collection : « Du Noir au Sud ». C’est pour moi une grande reconnaissance, mes deux ouvrages précédents avaient été édités par des maisons à caractère plus local et donc ne pouvaient pas avoir le même impact. Je mesure pleinement la chance que j’ai d’avoir pu travailler avec Patrick et ainsi de faire mes premiers pas dans les éditions Cairn. 

 

Vos lecteurs rugbymen étaient-ils heureux de la manière dont vous les représentez dans votre livre ?  

Patrick : Les retours sont très positifs et enthousiastes. Beaucoup de personnes — bénévoles dans d’autres sports ou bien dans diverses associations — se reconnaissent dans ce livre et sont ravies de ce coup de projecteur. 

Roland : Nous avons de très bons retours de lecteurs, ils apprécient la façon dont les acteurs de la balle ovale sont représentés dans le livre. Ils se retrouvent dans les valeurs de ce rugby des familles qui sont incarnées par les personnages. Les bénévoles, les supporters sont toujours d’actualité dans le club amateur de Castelsarrasin, ils se reconnaissent dans le livre. Pour beaucoup d’entre eux, le club de rugby est une seconde famille, une raison de vivre et ils sont très touchés que notre polar les mette en valeur. 

Avez-vous regardé un match de la CDM ensemble ?  

Patrick : Non. Éloignement géographique oblige. J’habite à présent dans le Var et Roland est à Castelsarrasin. 

Roland : Hélas non, pour les mêmes raisons. 

 

Patrick Nieto, vous êtes-vous inspirés d’une des enquêtes de votre carrière passée dans la police ?  

Patrick : Non, contrairement à d’autres polars que j’ai écrits. En revanche, mon expérience professionnelle passée m’a énormément aidé en ce qui concerne le déroulement d’une enquête, les techniques d’investigations ou d’interrogatoires, la psychologie des enquêteurs. 

 

Vous êtes très présents « sur le terrain », en dédicace. Est-ce important pour vous d’être au contact des lecteurs ?  

Patrick : Oui, c’est même essentiel. Savoir ce que le lecteur a aimé ou pas est très enrichissant car cela permet de s’améliorer au fil des livres.  

Roland : j’adore ces moments de dédicace où nous sommes au plus près des lecteurs. Ces rencontres sont de vrais instants de bonheur. A la découverte du livre, certains se mettent à me raconter les expériences personnelles dans tel ou tel club. Leurs yeux pétillent et c’est pour moi très gratifiant de les avoir rendus heureux. Lors de notre dédicace à l’Espace Culturel Leclerc de Castelsarrasin, avec Patrick, nous avons le souvenir très particulier de notre rencontre avec le président du club. Il était si heureux qu’il s’est pris au jeu :  nous l’avons vu se lever pour aller chercher de nouveaux lecteurs. C’était pour nous un pur moment de bonheur. 

J’ai eu aussi le plaisir de faire une dédicace au stade de Castelsarrasin lors d’un repas d’avant match. De nouveau, le président lors de son discours a évoqué le livre de façon très enthousiaste. L’effet a été immédiat, de nombreux supporters ont acheté notre polar et j’ai eu l’impression qu’à ce moment-là, ils étaient fiers de participer à cette aventure du polar évoquant leur club de cœur. 

 

Malgré une enquête autour du décès d’un rugbyman, est-ce que ce livre reste quand même accessible aux non-initiés du ballon ovale ?  

Patrick : Bien sûr, nul besoin de connaître les règles de ce sport car ce livre est avant tout un polar avec un meurtre, une enquête, du suspens. Le CAC constitue simplement le cadre de l’intrigue. En résumé, si vous aimez les polars ce livre est peut-être fait pour vous. Si vous aimez le rugby ce livre est peut-être fait pour vous, également. Et si vous aimez les polars et le rugby, ce livre est fait pour vous. Chaque lecteur y trouvera son compte. 

Roland : J’ai la même impression que Patrick, ce polar a pour cadre le rugby mais il reste avant tout un roman policier. Il est vrai qu’en dédicace le fait d’avoir associé polar, rugby mais aussi le côté local est un très gros argument de vente. 

 

Vous avez suivi la reprise du top 14 ?  

Patrick : Oui, même si elle est relativement tronquée par l’absence des internationaux à cause de la coupe du monde.  

Roland : Oui, même si pour le moment j’ai un peu de mal à accrocher. Après la coupe de monde, le championnat me semble un peu fade. Vivement le retour des internationaux ! 

 

Après ce quart de finale perdu tristement, bientôt un polar à propos du décès d’un arbitre ripou ?  

Patrick : Non. Lucien Mias disait : « l’arbitre, c’est comme le vent et la pluie. Il fait partie du jeu. Il faut faire avec ». Et il avait entièrement raison, il faut le respecter même s’il n’a pas été bon. Je suis horrifié par le cyberharcèlement dont ont été victime certains arbitres durant cette coupe du monde. Nous sommes à des années-lumière des valeurs enseignées dans ce sport. 

Roland : Comme Patrick, je pense que non. Il faut continuer à respecter l’arbitre :  sans lui, il n’y aurait tout simplement pas de match. Il faut toutefois reconnaître que dans certains matchs de cette coupe du monde il a peut-être pris une place trop importante. 

 

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