4e de couverture
Ce livre souhaite présenter une image neuve et vraie des habitants de la Grande Lande à l’époque où cette dernière n’était pas couverte de pins et abritait une très originale société traditionnelle. S’appuyant surtout sur des documents inédits et des études récentes, l’ouvrage fait un sort à des clichés aussi faux que tenaces. Non, les grands landais n’étaient pas des demeurés revêtus de peaux de bêtes et tremblants de fièvre. Les paysans savaient tirer partie de toutes les ressources d’un milieu ingrat par le très ingénieux système agro-pastoral. Verriers, métallurgistes, céramistes s’employaient aussi dans l’industrie. Une véritable civilisation s’étale sous nos yeux, brutalement condamnée au milieu du XIXe siècle
Extrait de la préface de Christian Desplat, professeur émérite des Universités :
Dans cet ouvrage, l'auteur Jean-Pierre Lescarret ne comble pas seulement une lacune historiographique. Il rend également justice à un « pays » trop souvent oublié, sinon méprisé, et il apporte une contribution majeure à cette « histoire au quotidien » qui fait encore débat, entre ceux qui la tiennent pour un simple appendice de la « civilisation matérielle », une composante de l’histoire culturelle, ou encore une intrusion, plus ou moins bien venue, de l’historien dans le domaine de l’anthropologue.
L‘auteur prend part à cet examen, armé de sa longue expérience du terrain et de compétences qui lui permettent de jouer, avec un égal bonheur, sur tous les registres
méthodologiques et documentaires. [...]
Jean-Pierre Lescarret bataille ferme contre les idées reçues, les approches réductrices, contre « des jugements (qui) décrivent le Landais au physique comme au mental sous les traits d’un dégénéré ». En nos temps d’identités communautaristes, de mémoires revanchardes et compassionnelles, le Temps des bergers et des loups est un livre exemplaire, patrimonial au meilleur sens du terme. J.-P. Lescarret aime sa « petite patrie », la terre où reposent ses pères ; sans jamais chercher à nous imposer la part de génie qui lui appartient en propre et ce qu’elle partage avec tous, il nous la fait aimer.