L'illusion régionale
Ref: 9782350686615

L'illusion régionale

ROQUES Georges

20,00 €
TTC

Un ouvrage critique sur la réforme territoriale, centré plus particulièrement sur l’Occitanie, une région compliquée, parmi d’autres. Ecrit par Georges Roques.

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Du même auteur

La réforme régionale concerne tous les Français. C’est notre cadre quotidien de vie et celui que nous laisserons à nos enfants. L’auteur, éminent géographe explique comment ces changements ont été conduits, acceptés ou refusés par l’ensemble de la population, les responsables à tous les niveaux et bien sur le citoyen lui-même, premier concerné. Une sorte de journal de la réforme utilisant un large éventail scientifique.
Le système administratif et gestionnaire français est d’une rigidité et d’une complexité telle que notre millefeuille territorial est réputé dans le monde entier. Nos territoires doivent devenir plus attractifs, en particulier pour les entreprises. La transparence est indispensable pour que cette attractivité puisse jouer pleinement son rôle. Mais les régions ont une histoire, une ou des cultures et de nombreuses traditions. Le tissu social est sensible, et l’ouverture aux autres n’est pas le bien le mieux partagé en France.
C’est pourquoi réformer l’organisation territoriale est indispensable, mais il faut intégrer encore plus aujourd’hui que hier la dimension internationale.
Les deux objectifs sont-ils conciliables ? Après l’analyse de la réforme au plan national, nous verrons dans le détail comment les choses se passent dans les Suds, en particulier

Article paru dans la Gazette des communes / Juillet 2019

https://www.lagazettedescommunes.com/631385/la-reforme-regionale-a-ete-mal-pensee-et-mal-conduite/?abo=1

Quels problèmes posent la dernière réforme régionale de 2014 ?

Elle oppose deux obligations contradictoires : c’est une réforme à dominante économique dans le système français de gestion administrative. Il y a une contradiction entre la volonté du gouvernement que ces régions deviennent plus dynamiques et le besoin d’être davantage au service du citoyen. Dans le domaine des transports, par exemple, avant même la réforme, le développement des lignes à grande vitesse pour rendre les régions plus attractives se confronte au développement plus récent de la mobilité au quotidien. La réforme est menée par l’Etat et les collectivités mais l’objectif économique dépend des entrepreneurs. Les pouvoirs publics ne peuvent que proposer des incitations très fortes mais ils n’ont pas de pouvoir sur l’implantation des entreprises. Les élus peuvent donc être tiraillés entre les demandes de leur population et celles des entrepreneurs.

Vous expliquez que l’enjeu européen n’a pas été pris en compte lors de cette réforme. Comment peut-on prendre en compte l’enjeu économique sans s’intéresser à l’enjeu européen ?

C’est impossible. L’extraordinaire pourcentage de nos échanges se situe au niveau européen. Pourtant, on a pensé ces nouvelles régions comme étant uniquement des institutions nationales. Or, aujourd’hui le tissu économique est à minima européen sinon mondial. On aurait dû penser à des euro-régions. On a un fonctionnement économiquement européen ou mondial et un fonctionnement gestionnaire très français. Par exemple, l’ancienne région Alsace fonctionne en symbiose avec l’Allemagne du sud mais elle a été associée avec la Champagne-Ardenne et la Lorraine dans la nouvelle région Grand Est. On est encore dans des schémas anciens de conception et d’aménagement du territoire national.

Vous illustrez ces dysfonctionnements par l’exemple de l’Occitanie. En quoi es til symptomatique de ces dysfonctionnements ?

Cette région a été décidée pour des raisons bassement électorales. Si nous avions gardé les anciennes limites régionales, le Languedoc-Roussillon aurait vraisemblablement basculé à l’extrême droite. L’objectif avec la réforme était de garder la région à gauche. C’est le cas. L’affirmation qui consiste à dire que cette région est une entité à la fois culturelle, linguistique et économique est donc absurde. C’est même une malhonnêteté car la région Occitanie ne couvre absolument pas la totalité de la langue d’Oc. En réalité, cette langue s’étend de Bordeaux aux vallées suisses. Or, historiquement, la région intègre les territoires du comté de Toulouse mais elle est en réalité bien plus large. Économiquement, nous avons d’un côté le Languedoc Roussillon qui vit du tourisme et des nouvelles technologies, et de l’autre les Midi Pyrénées avec Toulouse qui est une zone continentale. L’autre danger ce sont les disparités interrégionales. Cette région est totalement bicéphale entre la capitale régionale Toulouse, et Montpellier qui est beaucoup plus faible et qui n’a toujours pas digéré ce choix.

Vous prônez une simplification du millefeuille territorial. L’échelon métropolitain est-il une erreur ?

La simplification est mal partie car au lieu de réduire le nombre des collectivités, on a intégré l’échelon métropolitain. C’est une nécessité absolue économique mais c’est une erreur vis-à-vis de ce qui était prévu. Les métropoles sont vécues comme une concurrence entre elles et vis à vis des autres échelons. Il y a des compétences qui se
chevauchent avec la région. On ne peut pas rester dans la situation actuelle. Elles ne peuvent pas constituer un échelon de plus. Il me semble que les métropoles doivent être conservées mais leurs compétences doivent être précisés. Et il faudra supprimer un échelon. Le seul dont on pourrait se passer c’est le département car il a été conçu sur une logique et une métrique très ancienne, sauf peut-être dans les régions véritablement isolées. Cette réorganisation est impérative mais a été mal conduite .

Que pensez-vous de l’idée de différenciation territoriale prônée par le gouvernement ?

L’idée de Jacqueline Gourault est bonne mais elle fait le pari que les élus locaux seront capables de s’entendre. On peut le souhaiter mais ce n’est pas une obligation. En France, ces projets doivent générer des structures pour fonctionner et ces structures ne peuvent pas être très différentes les unes des autres en France. On a obligation de conformité. Nous ne sommes pas un pays prêt à accepter le fédéralisme même au niveau très local. L’idée est excellente et même nécessaire mais il faut la cadrer de manière très précise pour que les projets puissent être mis en oeuvre. Sinon les bagarres entre élus risquent de se révéler très fortes. Donner un prétexte aux élus dans certaines régions d’entrer en concurrence, c’est une mauvaise idée.

9782350686615

Fiche technique

Nombre de pages
232
Format
24x16
Date de parution
mai 2019
Type de brochure
Broché

Références spécifiques

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