Relever la montagne

4e de couverture :

On sait qu’au tournant des XIXe et XXe siècles, une poignée d’amis passionnés de montagne – Russell, Packe, Wallon, Schrader, Saint-Saud, Meillon, d’Espouy et quelques autres –, se sont attachés, tout au long de la chaîne pyrénéenne et sur les deux versants, à dessiner des tours d’horizon, à établir des relevés topographiques, à dresser des cartes précises de sommets et de massifs. Ce livre retrace leur aventure artistique et scientifique, en présentant un choix important de leurs travaux et une anthologie de leurs textes. Par la variété de ses illustrations et la précision de ses informations, il propose une synthèse nouvelle sur le sujet, mettant en lumière des personnalités exceptionnelles et une page d’histoire haute en couleur.

Avant-propos :

Les dernières décennies du XIXe siècle et les premières du XXe constituent, dans l’exploration pyrénéenne, une période particulièrement riche et heureuse, marquée par les joies de la découverte et le goût des descriptions. Du Pays Basque à la Catalogne, en passant par la Navarre, le Béarn et la Bigorre, le Haut- Comminges et le Haut Aragon, l’Ariège et l’Andorre, on constate l’apparition, en quelques générations, d’un certain nombre de documents précieux : récits de courses et d’ascensions ; relevés de panoramas ou de tours d’horizon ; feuilles topographiques, plans en relief et cartes à grande échelle… Cette floraison relève à la fois d’un plaisir et d’une nécessité : plaisir de découvrir les panoramas, de les décrire, les reproduire, savoir les détailler et en nommer les éléments ; nécessité d’établir une cartographie juste et approfondie des zones montagneuses. Jusque là en effet, aucune des principales cartes de la région pyrénéenne – telles que la Carte générale des Monts Pyrénées éditée en 1730 par Roussel et La Blottière, ou les admirables feuilles de Cassini à la fin du XVIIIe siècle – ne s’intéresse réellement à la représentation rigoureuse des reliefs ; même la carte de l’État-Major réalisée en plein XIXe siècle se révèle, pour ce qui est de la montagne, approximative, défectueuse et confuse. Circonstance aggravante, elle s’arrête net à la frontière espagnole… et il n’en existe pratiquement pas de l’autre côté. Il s’agit donc, pour les passionnés de montagne, de se faire eux-mêmes topographes.