4e de couverture :
En ce 18 août 1572, Paris célèbre les noces de la fille du roi de France, Marguerite de Valois, catholique avec le Prince du sang, Henri, roi de Navarre de confession calviniste. Cela fait déjà dix ans que catholiques et protestants se déchirent et que des édits de paix organisent toujours provisoirement une coexistence fragile entre les deux confessions. C’est Catherine de Médicis et Jeanne d’Albret qui ont mis au point cette solution inédite susceptible de sauver l’Etat et la paix civile ; mais ce mariage n’a ni les faveurs du Pape, ni surtout celles d’une population parisienne entièrement acquise au culte catholique. Pour les Parisiens, d’une piété collective intense et angoissés de longue date par les provocations menaçantes des protestants, une simple étincelle peut tout faire dégénérer. Alors que la messe organisée à Notre-Dame montre deux communautés qui se font face avec méfiance, que les fêtes et les célébrations diverses illustrent les tensions faites de morgue et d’animosités, un attentat déclenche une crise au plus haut sommet de l’Etat. C’est le début d’une tragédie qui va ensanglanter les deux rives de la Seine durant plus d’une semaine. On assiste à la cérémonie du mariage sur le parvis de Notre-Dame et l’on chemine dans l’atmosphère pesante des sermons catholiques et des invectives protestantes à travers l’île de la Cité en direction de Saint-Germain-L’Auxerrois et de la rue de l’Oratoire. On comprend aussi les conditions de la grave décision du pouvoir royal au soir du 23 décembre d’éliminer les Huguenots de guerre avant d’assister aux mécanismes du massacre populaire qui rien n’arrête pas même les ordres du Roi. De la Cour Carrée du Louvre en apercevant le Près-aux-clercs et du quartier Saint-Germain à la place Maubert, c’est toute une ville grouillante d’activités qui plonge dans l’obscurité et qui demeure pour la postérité le massacre inouï par excellence. Loin la légende noire d’un pouvoir royal catholique intolérant, l’itinéraire explique pas à pas la douloureuse marche de la loi de l’Etat contre celle de Dieu.