En 1800, le Rouergue vit encore un profond isolement. Les Aveyronnais qui se sentent d'abord Rouergats, languissent dans un retard matériel et social hérité de l'Ancien Régime. Mais une civilisation paysanne, fondée sur de solides valeurs familiales léguera aux générations ultérieures les chances d'un véritable renouveau rural. L'auteur a passionnément scruté les signes du changement dans cet « ordre éternel des champs », immuable en apparence. Voilà pour l'intérieur.
Mais, miracle de l'ouverture aux progrès, aux transports modernes, miracle aussi d'une émigration qui jeta, vers Paris et les grandes villes, des générations successives de jeunes paysans énergiques, intelligents et rudes à la tâche : les Aveyronnais se taillent une place enviable parmi les nouveaux citadins du siècle passé. Mieux, des colonies de Rouergats portent au loin la réputation de ce pays - dans la Pampa en Californie, en Afrique, en Orient. Brosser ce portrait des Rouergats sans parler des émigrants eut été faire injure à tant de réussites personnelles à leur actif. Voilà ceux du dehors: ils ne renient rien du « pays ».