BIDOT-GERMA Dominique

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Dominique Bidot-Germa a pris la direction de « Mémoire de Pau », voici un an et demi, à la suite de Christian Thibon, professeur d'histoire contemporaine à l'université de Pau et des Pays de l'Adour, appelé à poursuivre sa carrière sur le continent africain. « Une très belle expérience » résume le second coordonnateur des travaux commandés par la collection nationale « Mémoire des villes » dirigée par Jean-François Soulet. Paru aux éditions Cairn (277 p. 39 €) pour le salon du livre de Pau, l'ouvrage a réuni seize « plumes » dont celles de onze universitaires.

Maître de conférences en histoire médiévale à l'UPPA, Dominique Bidot-Germa n'en est pas à sa première publication. Écrite en minuscules ou majuscules, l'histoire le captive depuis des décennies. « Je dois ma passion à mes grands-parents maternels. qui racontaient le passé et me faisaient visiter les ruines de Montaner ». Aîné de trois enfants et fils de fonctionnaires, il vivra sa jeunesse à Paris, Auch et Pau. Lecteur friand de littérature classique, romans historiques et bandes dessinées, il se prend d'une admiration précoce pour Gaston Fébus.

Le déclic universitaire

Élève « moyen » du cycle secondaire, il se bonifiera dans les amphithéâtres, au contact de professeurs à l'érudition communicative. « Je me suis éclaté avec Pierre et Suzanne Tucoo-Chala, Christian Desplat, Michel Papy. C'était une petite famille intellectuelle qui m'a fait accepter un cadre scolaire. On a fait des voyages à Rome, à Saragosse. J'ai découvert le plaisir d'aller fouiner dans les archives » s'exalte-t-il. Bien qu'il ait consacré sa thèse de doctorat à l'histoire médiévale, Dominique Bidot-Germa ne se connaît pas d'exclusive. Du Moyen-Age à l'âge contemporain, tout l'intéresse « des traces que laissent les hommes ». Sa carrière le comble car, se réjouit-il, « j'ai tout fait en fonction de mes envies ». S'il réfute une vocation d'enseignant, il reconnaît volontiers avoir succombé, à l'épreuve du réel, aux sortilèges de la charge, malgré le fatras des réformes successives. En ces temps torturés, il garde confiance dans le potentiel de l'UPPA, « un vivier de compétences et de talents indispensables à l'aménagement du territoire et à la dynamique socioculturelle ».

Administrateur de la Société des Sciences, Lettres et Arts de Pau et amateur de cinéma, il sait apprécier des nourritures... disons un peu moins spirituelles. Talonneur, il joua longtemps à la Section Paloise et à l'A.S. Billère. L'un n'allant jamais sans l'autre chez les adorateurs du rugby, il plébiscite la fête « style sud-ouest ». Son statut d'enseignant-chercheur lui octroie une liberté grandement mobilisée au service de « Mémoire de Pau » qu'il tient à conjuguer au pluriel pour mieux refléter la vérité d'une ville camaïeu. « Pau a toujours été détruite. Il a fallu du temps pour mettre à l'abri ce qu'il restait de ses patrimoines, d'où une mémoire en fragments. Chaque politique municipale a eu ses effets pervers. Il en reste un assemblage d'images, de mémoires superposées, un bric-à-brac pas si raté qui ne manque pas de charme ». Dans l'accomplissement du projet d'ouvrage collectif, Dominique Bidot-Germa a puisé une joie suprême. « J'ai l'impression d'avoir redécouvert ma ville. Je l'avais toujours regardée mais, à la lumière du passé, il me semble avoir mieux compris les enjeux d'aujourd'hui » constate-t-il.

Par Renée Mourgues

Publié le 30/12/2011 La République des Pyrénées

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