CHRISTOLHOMME Julie - DARRIEUMERLOU Miguel

Miguel Darrieumerlou :

Publié le 10/04/2003 | La Dépêche du Midi, Bertrand CHOMEIL.

Miguel Darrieumerlou, homme de cape et de plume
C'était en 1964, à San-Sébastian. 64 comme les Pyrénées-Atlantiques. 64 comme Pau, sa ville, ses racines. Le camp de base qu'il n'a jamais quitté.
Dans l'arène de San-Sebastian, le petit Miguel avait 12 ans. Il était en vacances avec ses parents pour un inoubliable baptême. Paco Camino, El Cordobes et Ordonez allaient danser avec la mort et donner un sens à la vie de Miguel Darrieumerlou. Une vie de cape et de plume. Un voyage écrit aussi bien dans l'ombre imposante des toros que dans la lumière éblouissante des toreros.
En 1980, il intègre la rédaction de la vénérable revue « Toros » (« Toros » est à la tauromachie ce que les « Cahiers du cinéma » sont au septième art). Actuel directeur de collection aux éditions CAIRN, président de l'association des critiques taurins de France, ayant collaboré à de nombreux ouvrages, conférencier (en France voire aux USA), Miguel Darrieumerlou est bien connu dans un mundillo auquel il se défend d'appartenir. « Je ne vis pas directement de la tauromachie, dit-il. Je reste neutre et en dehors de tout jeu de pouvoir même si le mundillo, qui fait tant fantasmer, n'est pas la mafia ».

« LE TORO N'A QUE VINGT MINUTES POUR MONTRER CE QU'IL EST »

Même s'il n'est pas insensible à la gestuelle, à la technique du torero, Miguel Darrieumerlou aime le toro, caréné comme un Victorino Martin, L'un ne veut d'ailleurs pas sans l'autre. Mais on le sent vibrer lorsqu'il parle de bravoure, de noblesse, de caste. De mystère aussi. « Le toro n'a que vingt minutes pour montrer ce qu'il est et on ne sait jamais ce qui va sortir ». Toute la quête de l'instant où le temps n'a plus d'emprise. « Depuis vingt ans, ajoute-t-il, je vais à Vic où il y a un culte du toro, où il y a une âme ». Il ne cache pas son affection pour l'étape gersoise.
Car ce n'est qu'une étape pour cet homme qui se nourrit de quarante à cinquante corridas par an. Autant dire qu'il accumule les souvenirs. Une riche collection où s'entrelacent des courses tragiques comme la mort d'un picador à Vic, une faena de Joselito à Mont-de-Marsan, des toros de Flores à Dax, etc... Des moments forts qu'il sait si bien faire partager.

Julie Christolhomme est illustratrice et graphiste.

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