L'air de Pau qui aurait guéri de la tuberculose

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L'histoire du mythe du climat palois

Le mythe du « climat palois »

Une présence étrangère dès le début du siècle

Bien que le mythe du climat palois soit responsable d’un quasi-exode dans la capitale béarnaise, dès les années 1814 des étrangers, principalement anglais, s’installent à Pau.

Mais pourquoi les anglais vivent-ils déjà en ville à cette époque ?
Il y a plusieurs raisons qui peuvent expliquer leur installation dans la région paloise ; dont les passages de l’armée en 1814 et en 1837 qui y ont laissé des soldats.
Mais la principale raison reste le nouveau mode de vie de la haute société. Entre le goût pour les voyages, l’attrait pour les montagnes et le souci hygiéniste qui attirent bourgeois et aristocrates. Pau et les Pyrénées ne sont pas à l’origine de cet engouement, mais ont parfaitement su l’utiliser ; rapidement remarqués par des peintres et hommes de lettres. Entre 1829 et 1843 ce sont Victor Hugo, Lamartine, Châteaubriant ou Eugène Devéria qui viennent découvrir la ville et la région. Elles prennent place dans les guides et récits de voyages, français comme britanniques.

Les années 1840, Alexander Taylor et Pau ville-soignante

Affiche touristique. © MIDR, 240555. Collection privée

En plus de la beauté des paysages et des passages de l’armée anglaise, ce sont les conditions climatiques de Pau qui rassemblent le plus de saisonniers. Dès 1841, sur 13 841 habitants, 700 sont étrangers et dans la ville pour l’hiver.

Pau avait déjà sa réputation, mais l’installation en 1837 du médecin écossais Alexander Taylor contribue et augmente largement la notoriété de la ville. En effet, en 1841, il écrit le célèbre On the Curative Influence of the Climate of Pau and the mineral waters of the Pyrenees (De l’influence curative du climat de Pau et des eaux minérales des Pyrénées sur les maladies). Un ouvrage qui compare de nombreuses villes et stations thermales à la mode. Et selon les données statistiques, Alexander Taylor conclut que c’est dans la capitale du Béarn que la durée de vie est la plus longue. Le livre est réédité plusieurs fois et traduit dans les plus grandes langues européennes, dont en français par Patrick O’Quin, futur maire de Pau.
Le climat palois devient alors curatif. Et ce, grâce au « 
calme de l’atmosphère, une humidité sans conséquences néfastes et l’existence d’une sorte de microclimat où viennent se dissoudre tous les phénomènes défavorables » affirme l’historien Joseph Duloum. Par conséquent, ce climat soigne d’infections pulmonaires, de la tuberculose et de toutes sortes de maladies. Les européens découvrent cette ville du piémont pyrénéen et viennent profiter de ses bienfaits. Le mythe du climat palois est né et va « perdurer jusqu’à l’entre-deux-guerres » affirme l’historien José Cubero.

D’Alexander Taylor il reste aujourd’hui à Pau une rue à son nom ainsi qu’un hommage à sa mémoire et celle de sa femme sur un vitrail du Temple Protestant.

Cette notoriété fait naître beaucoup de changements urbains dans la ville de Pau. C’est notamment dès les années 1870 que démarrent les dessins et constructions du parc Beaumont, d’un casino dans l’actuel pavillon des Arts, le Boulevard des Pyrénées, un Palais d’Hiver et un cinéma, ouvert en 1896…


Le Palais d’Hiver, Édition Spéciale des Nouvelles Galeries 6, Collection privée

 

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À retrouver en librairie et sur notre site à partir de juillet 2021.




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