Quelle place a occupé Bayonne, « porte d’Espagne », dans « l’infâme
commerce » (le mot est de Condorcet) du bois d’ébène ? Le sujet n’a
jamais fait l’objet d’une étude approfondie et il est rarement évoqué dans
l’histoire locale. Il est vrai que bien loin de Nantes, le grand port négrier
français, ou même des ports de second ou de troisième ordre, Bayonne,
n’a été qu’un « gagne-petit » de la traite, alors même que ses passagers et
ses produits se taillaient une place respectable dans le nouvel Eldorado
des îles à sucre.
À partir de quelques-unes des rares archives subsistantes dans les
dépôts locaux, cet ouvrage présente pour la première fois le Journal de
bord d’un négrier bayonnais, accompagné de précieuses pièces inédites
décrivant les opérations de traite et leur préparation, en les replaçant dans
le contexte plus large des relations de la ville avec les autres ports,
l’Afrique et les Antilles.